08 janvier 2021

Cette année, l’habituel culte franco-allemand du nouvel an à Kehl n’a pas pu avoir lieu. Ci-joint un texte du Dekan Günter Ihle, une méditation pour le mot d’ordre de cette année « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. » Luc 6,36

 

Chers frères et sœurs,
Dans son « Discours de campagne », Jésus nous adresse les paroles du mot d’ordre de cette année. Il exprime le contenu central de la proclamation de Jésus. C’est seulement parce que Dieu se montre miséricordieux que les gens peuvent aussi pratiquer la miséricorde.
Jésus Christ dit : « Soyez miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux.

Mais quelle est la signification du terme « miséricorde », souvent utilisé dans les milieux religieux ? La devise biblique pour cette nouvelle année parle bien du père. Mais je vais commencer par la mère ! C’est là que se trouve l’origine réelle du mot « miséricorde », qui est prononcé si rapidement.

Dans la partie la plus ancienne de la Bible, le mot « rachamim » est utilisé en hébreu comme une expression de la miséricorde comme compassion active. La racine de ce mot en hébreu fait référence à l’utérus. La miséricorde, donc, dans la Bible juive, rappelle la relation intime, même indélébile et forte entre la mère et son enfant qui existe avant même la naissance. « …Le sentiment fort et irrésistible de l’amour maternel est plus profond. Elle n’est ni rationnelle ni raisonnée, mais d’un pouvoir que rien ne peut dissuader. C’est Dieu ! » (Christfried Böttrich, in GÖPM 4/2020, p. 103).
Les formulations du Nouveau Testament que nous traduisons aujourd’hui par le mot « miséricorde » y renvoient également. C’est l’un des traits centraux de Dieu. « Dieu aime son peuple avec la même passion qu’une mère aime son enfant – et en Jésus-Christ, il tourne cet amour vers toute l’humanité ». (Böttrich, ibid.)

La miséricorde de Dieu a donc une raison forte, indélébile, peut-être pas toujours compréhensible. Mais elle est là tout simplement parce que Dieu est là.
C’est important pour moi ! Cela nous évite d’être à la fois dépassés et indifférents.
Surmenage, si nous pensons en tant que « chrétiens modèles » à faire la volonté de Dieu dans tout ce que nous pensons être juste. Nous allons échouer sur ce point, car nous ne réussirons pas toujours. Mais nous échouerons aussi si nous mettons les autres sous pression et si nous nous exagérons et si nous exagérons nos opinions.

L’indifférence, c’est quand nous laissons simplement la question de la miséricorde à Dieu, parce que nous ne pouvons pas la faire de toute façon, comme nous avons souvent l’impression de le voir encore et encore dans les événements de ce monde. De cette manière, nous nous soustrairions simplement à notre responsabilité en tant que créatures de Dieu et concitoyens de cette terre. Ce faisant, nous priverions également l’avenir de ce monde de toute fondation.
La parole de Jésus nous dit plutôt : la miséricorde est possible, elle est nécessaire, elle est demandée. Surtout en l’an 2021 qui nous attend.

Remercions Dieu que l’origine de la miséricorde se trouve dans le Dieu maternel !
Parce qu’il ne s’agit pas d’exercer le pouvoir ou d’atteindre ses propres objectifs, ni même le meilleur endroit du paradis. Vivre de la miséricorde de Dieu, c’est renoncer à l’affirmation de ses propres intérêts : « Elle écoute, regarde et perçoit ; elle se laisse toucher et elle fait ce qui est à portée de main ». (Bödrich, p. 104)
Vivre de la miséricorde de Dieu. C’est ce dont nous avons besoin les uns pour les autres et les uns des autres en 2021. La pandémie ne nous laissera pas tranquilles, pas plus que la menace qui pèse sur notre climat. Le besoin social va encore augmenter et avec lui, malheureusement aussi, la menace pour les personnes qui pensent différemment ou qui croient différemment. Les moyens et les possibilités dans les communautés, mais aussi dans nos paroisses, vont se resserrer. L’insatisfaction et la frustration augmentent.

Jésus Christ dit : « Soyez miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux.
Dieu écoute ce qui préoccupe les gens. Dieu regarde et remarque comment les gens se débrouillent dans des situations de vie particulières. Il se laisse toucher encore et encore dans son amour pour les gens et est là pour nous, même si nous ne voulons pas toujours le croire ; ou parfois même différemment de ce que nous attendons.

Tout comme dans la relation changeante, mais vivante, d’une mère à son enfant.
L’histoire de la miséricorde de Dieu ne se termine jamais. Participons tout simplement!
Encore et encore.

Dekan Günter Ihle


Les rendez-vous pour ce week-end

 

Les paroisses de l’UEPAL de Strasbourg – centre vous invitent chaleureusement à leur culte commun annuel le dimanche 10 janvier à 10h00 en l’église Saint-Thomas

Il sera ouvert au public en respectant les normes sanitaires en vigueur et filmé pour être diffusé sur internet.

Son thème, « habiter l’incertitude », sera développé par Madeleine Wieger, maître de conférences en théologie systématique à la Faculté de Théologie protestante de Strasbourg.

La célébration sera présidée par des pasteurs de nos paroisses. Elle sera accompagnée musicalement par : Daniel Leininger : titulaire des orgues historiques Silbermann et Dahlstein – Haerpfer de Saint-Thomas ; Elèna Vallebona : harpiste académicienne de l’Orchestre Philarmonique de Strasbourg ; Hikari Mukaï : soprano du Conservatoire de Strasbourg.

 

Vous pouvez participer à ce culte retransmis en direct à l’adresse

https://www.templeneuf.org/retransmission/

Enfin, il est également possible de suivre le culte par téléphone (fixe ou portable) au numéro 01 70 95 03 50 et d’indiquer le n° de réunion 599 047 2170#, puis le mot de passe 24081870# (n’oubliez pas les dièses)

« Notre temps n’est pas celui des grandes certitudes. Non que surviennent sans cesse des questions nouvelles – ce serait alors une entreprise enthousiasmante que de s’y confronter –, mais parce que les biens anciens ne sont plus acquis, pas même un bien aussi élémentaire que la santé, qu’on croyait pourtant assuré (dans le monde occidental du moins). Les ressources naturelles ne sont plus inépuisables. La croissance économique ne va plus de soi. Les régimes démocratiques ne sont plus un modèle. La liberté d’aller et de venir n’est plus garantie.
Ce qui relevait de l’évidence se désarticule et nous désarticule aussi plus intimement, au lieu où se nouaient nos certitudes à propos du monde, de nous-mêmes et de Dieu.
La tentation est grande, sans doute, de sortir de l’incertitude à tout prix, en essayant de plier la réalité à la force d’une conviction, religieuse ou non. Mais la théologie chrétienne permet d’envisager l’incertitude encore autrement : non pas comme un sentiment incompatible avec le divin, mais peut-être, au contraire, comme le lieu d’une rencontre avec le Dieu de Jésus-Christ. »

Madeleine Wieger


 

Culte musical dimanche 10 janvier à 16h00 (attention l’horaire dans les DNA est changé) au Bouclier. Le duo violoncelle/piano, Adrien Wiot et Firmin Martens jouera un programme romantique : Fantasiestücke de Schumann, Kol Nidrei de Max Bruch, Vocalise de Rachmaninov et Spiegel im Spiegel d’Arvo Pärt.


 

Dimanche 10 janvier, vous trouverez également sur cette page des relais de cultes virtuels.

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Point Écoute
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